Les élections

Il y a 10 ans, le ciel nous tombait sur la tête au soir du 1er tour des présidentielles qui avait eu lieu le 21 avril. La date a elle seule reste un traumatisme et je me souviens très bien du juron qui avait jailli de nos bouches en découvrant le visage des deux finalistes : Chirac et Le Pen. Un tremblement de terre politique dont nous ne sommes toujours pas remises.

Il y a 5 ans, certains espoirs étaient permis mais la candidate qui aurait pu les incarner s'était faite balayée au second tour. Au soir du 7 mai, nous pleurions en silence devant notre télé. C'en était terminé d'espérer des évolutions sociétales.La suite n'a fait que confirmer cette situation, en bien pire encore.

Cinq ans plus tard, nous sommes mamans d'une belette à la langue bien pendue. C'est en famille, une fois de plus, que nous irons déposer nos bulletins dans l'urne toute à l'heure. Au moment de glisser cette précieuse enveloppe dans cette grande boîte, un mélange de sentiment se fait jour. L'espoir, une fois encore, de voir les choses changer. La crainte que le candidat sortant ne soit reconduit et que continue cette politique conservatrice en matière sociale et familiale mais aussi cette casse du service public et de l'emploi, sacrifiés sur l'autel de la rentabilité et avec le falacieux prétexte de faire sortir le pays de la crise. L'angoisse aussi, que le 22 avril ne soit qu'un 21 avril bis et que ce soir une blonde apparaisse sur nos écrans à 20h.

Hier matin, Choupi chantait dans la voiture comme elle le fait souvent. Plusieurs fois lors de nos expéditions belges, nous avions écouté notre CD fétiche sur la route, dont la chanson de France Gall, Viens, je t'emmène. Hier, c'est ce refrain que Choupi a repris alors que passait le CD. Et dans ma tête tout s'est mélangé une fois encore. Les souvenirs contenus dans cette chanson. La joie de vivre de cette puce, encore toute innocente face au monde qui l'entoure. La violence des mots que l'on entend parfois. L'espoir qui naît de chaque élection, quand tout est possible encore. Et la peur, d'être déçues à nouveau. Une fois de plus. Une fois de trop.